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23 - La Creuse

La Creuse, une économie traditionnelle fragile.

Si le département 23 est bien connu pour sa ruralité et sa tranquillité, il ne brille pas vraiment pour son dynamisme économique. Les raisons de cette situation préoccupante sont nombreuses. Elles sont surtout liées à une volonté manifeste de préserver un caractère local pittoresque. La démographie est également un facteur aggravant qui empêche le développement.

Des données démographiques peu encourageantes

La démographie de la Creuse, 22 personnes par kilomètres carrés, est la plus faible de France juste après celle de la Lozère. Le département ne compte que 120.000 habitants. Sa plus grande ville, Guéret, est habitée par 13.143 citoyens et la seconde, La Souterraine, compte moins de 5.500 habitants.Seulement six autres villes dépassent les 2.000 âmes.

L'économie pâtit de cette désertification progressive, le PIB est le plus faible de France avec moins de 20.000 euros environ. Le taux de chômage n'est que de 9% mais il est souvent de plus longue durée qu'ailleurs. On peut parler d'un isolement progressif qui renforce une situation morose.

Privé en baisse, public en hausse

En 2013 le nombre d'emplois dans la Creuse était estimé à 41.200 dont 8.400 étaient non salariés. Ces derniers sont en majorité occupés par les exploitants des entreprises agricoles indépendantes. Le secteur fournit d'ailleurs 11% des emplois, deuxième taux d'emploi agricole de France seulement dépassé par celui du Gers.

Ce sont plus de 170.000 bovidés, blanches charolaises et rousses limousines, qui règnent en maîtresses sur les prairies du département. Les ovins, caprins et porcins sont présents en plus petit nombre. Seule une cinquantaine d'exploitations sont spécialisées dans le maraîchage ou la production de fruits et légumes.

Chiffre record, 30% des indépendants vivent sous le seuil de pauvreté, ils sont 17% à l'échelle nationale. Le taux de pauvreté global est de 19,5%, contre 14,1% sur l'ensemble des autres départements français.

Les emplois publics et industriels limitent la casse

L'industrie et la construction de la Creuse comptent pour 17% des emplois, et les services marchands pour 31,7% soit 10 points de plus que la moyenne nationale. Ce sont les emplois publics qui sauvent la mise du marché du travail local avec plus de 39% des salariés.

Mais le tissu industriel est aussi présent. L'usine Dagard (solutions frigorifiques) emploie 360 salariés et GM&S (sous-traitant automobile) 277 salariés. Ces emplois restent précaires car les lieux d'implantation sont éloignés des grands axes de communication. Même si la tâche est ardue pour les autorités locales qui souhaitent favoriser l'installation d'entreprise créatrices d'emplois et à forte valeur ajoutée, on notera des exceptions. C'est le cas de Codechamp, 50 salariés, spécialisée dans la fabrication de matériel pour le spatial et le militaire.